Parmi les divers problèmes de santé les plus courants, vous trouverez ici la description de : l’anosmie (la perte de l’odorat), la cécité, le coup de chaleur (augmentation de la température interne), l’hypothermie (diminution de la température interne), le larmoiement ou épiphora, le léchage du flanc, la surdité et le syndrome de dysfonction cognitive (équivalent canin de la maladie d’Alzheimer).

Contenu de notre guide

L’anosmie ou trouble de l’odorat

L’anosmie est la perte partielle ou totale de l’odorat du chien. Très handicapante pour lui si elle survient subitement, elle a surtout des répercussions au niveau de son alimentation.

Qu’est-ce que c’est ?

L’anosmie est un trouble de l’odorat qui se caractérise par la perte ou la forte diminution de la sensibilité aux odeurs. Selon de récentes études scientifiques, elle s’expliquerait par l’absence ou la perte de certains récepteurs olfactifs.

Son origine peut être génétique ou due à un traitement médicamenteux, une infection, un traumatisme crânien…

L'anosmie ou la perte de l'odorat chez le chien

Comment se manifeste-t-elle ?

Si la cause est génétique, vous remarquerez que votre chien est insensible aux odeurs ou à certaines odeurs en observant son comportement.

Si l’anosmie est consécutive à un autre problème médical, vous constaterez un changement de comportement chez votre animal, en particulier devant son repas. Il pourra soit le refuser, soit ne plus apprécier les friandises autrefois préférées.

Que puis-je faire pour l’éviter ou pour soulager mon chien en attendant la consultation chez le vétérinaire ?

L’anosmie n’est pas dangereuse pour la santé du chien, mais elle est un réel handicap pour lui puisque l’odorat est le sens qu’il utilise le plus. Comme le goût du chien est fortement lié à l’odorat, il peut perdre l’envie de manger. Un petit truc pour l’aider consiste à mettre un peu de nourriture sur sa langue pour stimuler ses papilles gustatives et éveiller son appétit.

La cécité, votre chien devient-il aveugle ?

La perte de la vue chez le chien peut être un handicap de naissance ou survenir après un problème ophtalmique. Qu’elle dure peu de temps ou pas, elle n’empêchera pas votre chien de vivre une vie presque normale en compensant cette perte par ses autres sens comme l’audition et l’odorat.

Qu’est-ce que c’est ?

La cécité est la perte de la vue. Elle peut être présente à la naissance ou être la conséquence, transitoire ou définitive :

  • d’une cataracte : opacification du cristallin
  • d’une atteinte de la rétine : un décollement, une dégénérescence ou une atrophie
  • d’un glaucome : maladie dégénérative du nerf optique
  • d’une uvéite : inflammation de l’uvée, de l’iris
  • d’une opacité cornéenne
  • d’une luxation du cristallin
  • d’une brûlure de la cornée
  • d’une atteinte du cortex cérébral

L'oeil du chien

Comment se manifeste-t-elle ?

Soit, vous verrez une atteinte de l’un ou des deux yeux de votre chien, soit il n’y aura pas de signes physiques manifestes, mais vous remarquerez un changement de comportement. Cela peut se manifester par le fait de cogner aux meubles, de trébucher, de ne plus courir après un jouet lancé… il peut aussi se montrer plus craintif ou agressif.

Que puis-je faire pour l’éviter ou pour soulager mon chien en attendant la consultation chez le vétérinaire ?

Si la cécité est transitoire, il n’y a pas grand-chose à faire en dehors de suivre les prescriptions et les conseils de votre vétérinaire.

Si elle est définitive, même s’il est vrai que la cécité est un handicap invalidant pour votre chien, il peut très bien compenser la perte de ce sens par les autres, notamment l’audition et surtout l’odorat. Vous pouvez l’aider :

  • en évitant de modifier son environnement habituel, tout changement de place d’un objet ou d’un meuble le perturbera
  • en vaporisant le coin des meubles, des portes… avec un parfum quelconque, il comprendra vite que cette odeur signale un obstacle et cela lui permettra facilement de l’éviter
  • en le promenant toujours en laisse
  • en lui fabriquant un harnais comme dans cette vidéo

Vers ses 14 ans, Penny a commencé à avoir une sorte de voile devant les yeux qui s’est épaissi progressivement, une cataracte. Elle n’était pas aveugle mais son champ de vision devenait très restreint. Comme elle était également presque sourde, l’audition ne lui était pas d’un grand secours pour pallier sa vision défectueuse mais elle s’en sortait grâce à son odorat qui fonctionnait toujours parfaitement.

Le coup de chaleur chez le chien

Le coup de chaleur survient quand le chien ne parvient plus à évacuer sa chaleur interne suite à des températures extérieures élevées ou à des efforts musculaires violents. Il met son pronostic vital en jeu et doit être traité rapidement.

Qu’est-ce que c’est ?

Le chien est un mammifère homéotherme, à « sang chaud » comme dit le langage courant, c’est-à-dire qu’il est capable de réguler sa température interne pour conserver un certain degré de chaleur, indépendamment des températures extérieures.

Par temps chaud, le halètement du chien lui permet de se refroidir. En effet, il possède peu de glandes sudoripares et elles sont toutes situées entre les coussinets, ce qui ne lui permet pas vraiment de suer comme les humains. Par contre, en augmentant sa fréquence respiratoire, il augmente du même coup les échanges de chaleur entre l’air expiré (chaud et chargé de vapeur d’eau) et inspiré (frais et sec) qui l’aide à se refroidir, sans oublier l’évaporation via la langue largement sortie lors du halètement.

Mais, ce mécanisme est inefficace lorsque l’air extérieur est chargé d’humidité ou lorsque le chien a fait trop d’exercices physiques ou est resté trop longtemps au soleil par temps chaud. Il y a alors risque d’un coup de chaleur : le chien ne parvient plus à évacuer sa chaleur interne, ce qui entraine une augmentation de la température corporelle. Le chien se trouve ainsi dans un état critique, c’est une urgence médicale.

Comment se manifeste-t-il ?

Les principaux symptômes du coup de chaleur chez le chien sont :

  • la couleur rouge vif des gencives et des muqueuses en général
  • les yeux qui deviennent vitreux
  • l’épaississement de la salive
  • un halètement excessif
  • des tremblements et des difficultés à se lever, le chien donne l’impression de tituber
  • une altération de l’état de conscience allant de l’abattement à la perte de conscience
  • des vomissements ou de la diarrhée
  • la fièvre élevée (plus de 40°)

Que puis-je faire pour l’éviter ou pour soulager mon chien en attendant la consultation chez le vétérinaire ?

Le coup de chaleur peut s’avérer mortel en cas de non-intervention, vous devez donc agir rapidement et :

  • mettre votre chien à l’ombre
  • le rafraichir en lui donnant une petite quantité d’eau à boire, en bassinant sa tête, son corps et ses pattes avec de l’eau fraiche, en l’enveloppant dans des serviettes mouillées. Attention à ne pas utiliser d’eau glacée qui conduirait à resserrer les vaisseaux sanguins périphériques et à rendre encore plus difficile l’évacuation de la chaleur
  • contacter votre vétérinaire

Vous pouvez éviter le coup de chaleur en :

  • ne laissant jamais votre chien seul dans une voiture quand il fait chaud. Même si vous baissez les vitres, la température de l’habitacle deviendra vite insupportable
  • veillant à toujours avoir un coin d’ombre dans le jardin si votre chien passe les journées d’été à l’extérieur
  • disposant plusieurs écuelles d’eau à différents endroits du jardin ou de la maison au cas où votre chien en renverserait l’une ou l’autre en courant. Vous pouvez remplir à moitié une petite piscine en plastique dans le jardin pour que votre chien se rafraichisse

La piscine pour éviter le coup de chaleur chez le chien

Nala donne souvent l’impression de mal supporter la chaleur, elle halète beaucoup et boit goulument dès qu’il fait chaud. Nous lui avons installé une petite piscine en récupérant l’ancien bac à sable des enfants. Elle l’adore ! Elle s’y couche complètement plusieurs fois par jour tout en buvant. Comme son poil est très court, elle s’ébroue assez peu et sèche très vite en courant.

L’hypothermie

L’hypothermie survient lorsque la température corporelle du chien descend en dessous de 38°. Elle est plus fréquente chez le chiot et chez le petit chien à poil ras ou court, mais elle peut toucher tous les chiens exposés longtemps à des températures basses ou affaiblis par une maladie.

Qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit de l’abaissement de la température corporelle du chien, le processus inverse du coup de chaleur. Elle survient si l’animal est resté exposé à des températures basses pendant un long laps de temps ou s’il est atteint d’une maladie l’affaiblissant tellement qu’il est incapable de produire suffisamment de chaleur pour maintenir sa température. Le chiot y est particulièrement sensible durant les premiers jours de sa vie, sa capacité à réguler sa température n’étant pas encore tout à fait au point.

En fonction de la température, on passe de la légère hypothermie (37°-38°) à une hypothermie marquée (35-36°) jusqu’à l’urgence vétérinaire (moins de 35°).

Comment se manifeste-t-elle ?

Le chien parait affaibli, abattu, sans appétit. Il se blottit en boule et tremble, ses oreilles sont froides.

Que puis-je faire pour l’éviter ou pour soulager mon chien en attendant la consultation chez le vétérinaire ?

Vous pouvez prévenir l’hypothermie chez un chiot de quelques jours en le laissant tranquille près de sa mère dans un espace suffisamment chauffé. Si ce n’est pas le cas, l’idéal est d’utiliser des lampes infrarouges ou des couvertures chauffantes.

Le manteau pour chien pour éviter l'hypothermieS’il s’agit d’un chien adulte au poil ras ou court qui reste longtemps dehors l’hiver, vous pouvez « l’habiller » avec un manteau et vous assurez qu’il dispose d’un endroit couvert comme une niche par exemple. Si vous êtes créatif, vous pouvez façonner vous-même le manteau de votre chien en suivant ce tutoriel :


Si votre animal souffre d’hypothermie, vous pouvez le réchauffer en l’enveloppant de couvertures (celles en matière polaire sont particulièrement efficaces) et en le frictionnant en attendant la consultation vétérinaire.

Le larmoiement (ou épiphora)

Habituel chez certaines races de chien, le larmoiement peut devenir excessif s’il est causé par une sécrétion trop importante de larmes, une inflammation de l’œil ou une obstruction partielle ou totale des canaux lacrymaux.

Qu’est-ce que c’est ?

Plusieurs causes peuvent créer le larmoiement du chien :

  • une sécrétion trop importante de larmes suite à une irritation créée par le frottement des poils ou par le retournement de la paupière vers l’intérieur (entropion) ou vers l’extérieur (ectropion). Dans l’entropion, ce sont les poils qui viennent frotter l’œil qui pleure alors que dans l’ectropion, la conjonctive est apparente et son exposition à l’air libre entraîne le larmoiement.
  • une inflammation de l’œil (conjonctivite, exposition à un produit irritant ou à de la fumée…)
  • une obstruction des canaux lacrymaux due à un rétrécissement des voies lacrymales ou à la présence d’un bouchon muqueux

Comment se manifeste-t-il ?

L’œil du chien coule excessivement et de manière prolongée. En fonction de la cause du larmoiement, d’autres symptômes peuvent se manifester : épaississement des sécrétions lacrymales, troubles de la vision, fièvre, abattement…

Que puis-je faire pour l’éviter ou pour soulager mon chien en attendant la consultation chez le vétérinaire ?

Il est important de savoir que le larmoiement est normal chez certaines races (notamment le Caniche, le Cocker ou le Carlin). Comme les larmes contiennent de la porphyrine, elles créent des cernes brunâtres et inesthétiques sous les yeux. Cependant, ces traces peuvent facilement être éliminées par les lotions en vente libre dans les magasins pour animaux.

Nettoyer les yeux du chienSi le larmoiement des yeux de votre chien n’est pas habituel et si l’œil n’est ni rouge, ni enflé, ni irrité, vous pouvez commencer par le nettoyer avec un linge humide et tiède ou imprégné de sérum physiologique. Si le larmoiement persiste ou s’il est accompagné d’autres symptômes, il est préférable de consulter votre vétérinaire.

Comment nettoyer les yeux de mon chien ?

Le léchage du flanc

Le léchage du flanc, qu’il soit causé par un trouble médical ou comportemental, entraîne une perte de poils et, dans les cas les plus graves, une plaie qui peut s’infecter.

Qu’est-ce que c’est ?

Le léchage du flanc est plus spécifique au Dobermann, bien qu’il se retrouve également chez le Berger Allemand, le Labrador, le Golden Retriever et le Dogue Allemand, entre autres.

Le léchage du flanc chez le chienIl peut être dû à diverses causes d’origine :

  • médicales : comme l’allergie, l’infection ou les parasites. Le chien tente alors de soulager les démangeaisons par le léchage ou le mordillement des zones touchées.
  • comportementales : il s’agit à ce moment-là d’un comportement stéréotypé et répétitif qui peut entraîner des pertes de poils (alopécie) et des irritations. Il est essentiellement dû à l’ennui ou à l’anxiété.

Comment se manifeste-t-il ?

Le chien se lèche excessivement le flanc, il peut même le mordiller. Avec le temps s’ensuit une perte de poils, voire même une plaie.

Que puis-je faire pour l’éviter ou pour soulager mon chien en attendant la consultation chez le vétérinaire ?

Une consultation chez le vétérinaire s’impose afin de trouver la cause du trouble. Si elle est médicale, il vous conseillera sur le traitement à mettre en place, si elle est comportementale, il vous orientera vers un vétérinaire comportementaliste ou un éducateur canin.

En attendant, observez votre chien, manifeste-t-il d’autres troubles comme le fait de courir longuement après sa queue ? Vous parait-il abattu ? A-t-il une perte d’appétit ? Se gratte-t-il à d’autres endroits ? …. Les réponses à ces questions aideront le vétérinaire à établir son diagnostic.

La surdité

Partielle ou totale, touchant une seule oreille ou les deux, la surdité n’est pas très handicapante pour le chien qui peut compenser la perte de l’audition par ses autres sens.

Qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit de la diminution partielle ou totale de l’audition. Elle peut être :

  • congénitale et apparaître alors dès la naissance
  • secondaire à une autre affection (infection, tumeur…)
  • créée par un bouchon muqueux dans le conduit auditif
  • liée au vieillissement

La surdité peut toucher les deux oreilles (surdité bilatérale, SB) ou une seule (surdité unilatérale, SU).

Comment se manifeste-t-elle ?

Comme le chiot est sourd à la naissance, il faut attendre une quinzaine de jours avant de pouvoir s’apercevoir d’une éventuelle surdité.

Chez le chien plus âgé, elle se manifeste par un changement de comportement comme le fait de ne plus réagir aux bruits et à l’appel de son nom.

Que puis-je faire pour l’éviter ou pour soulager mon chien en attendant la consultation chez le vétérinaire ?

Comme les Dalmatiens sont particulièrement sensibles à cette affection, il est important, si vous achetez un chiot de cette race, de bien vérifier qu’il a subi sans souci le test PEA (Potentiels Évoqués Auditifs).

Pour un chien adulte, la surdité soudaine doit faire l’objet d’une visite chez le vétérinaire qui pourra déceler et traiter, une éventuelle affection sous-jacente.

Un chien peut très bien vivre avec une perte d’audition, ses autres sens pouvant aisément compenser ce manque, notamment l’odorat.

Les gestes signifiant des ordres pour aider le chien victime de surditéSi votre chien est atteint de surdité, vous pouvez l’aider en :

  • le surveillant attentivement lorsqu’il est à l’extérieur. Comme il n’entend plus les bruits émis par les voitures, la tondeuse, … il peut vite être victime d’un accident
  • l’entraînant à obéir aux gestes plutôt qu’à la voix
  • vous plaçant toujours dans son champ visuel avant de le caresser pour éviter qu’il soit surpris et ne morde pas par réflexe

Le syndrome de dysfonction cognitive

Qu’est-ce que c’est ?

Équivalent canin de la maladie d’Alzheimer, le syndrome de dysfonction cognitive est une maladie neurodégénérative qui apparait chez le chien âgé.

Comment se manifeste-t-il ?

Le chien présente des modifications comportementales telles que :

  • la désorientation : il paraît perdu, il a des difficultés à trouver la porte pour sortir, il ne reconnaît plus les personnes familières…
  • la perturbation de ses interactions : il ne demande plus d’attention, il ne se précipite plus vers vous lors de votre retour…
  • un changement dans son rythme de sommeil et d’éveil : il dort moins ou, au contraire, davantage, il est moins actif…
  • la perte de la propreté : il fait ses besoins à l’intérieur, ne demande plus à sortir…

Que puis-je faire pour l’éviter ou pour soulager mon chien en attendant la consultation chez le vétérinaire ?

Il faut consulter un vétérinaire pour établir le diagnostic et mettre éventuellement un traitement en place. Celui-ci n’agira pas sur le syndrome lui-même, mais pourra supprimer certains symptômes et augmenter le confort de vie de l’animal. Il n’y a malheureusement pas grand-chose d’autre à faire à part aider votre animal à avoir une fin de vie la plus confortable possible.

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