Table des matières
- Les différentes méthodes d’apprentissage
- Les mots-clés de l’éducation
- Premier jour de l’arrivée du chiot/chien
- Cas particulier : la méthode de la cannette pour chien
Les différentes méthodes d’apprentissage
De manière générale, le chien, comme tout mammifère d’ailleurs, aura tendance à répéter un comportement suivi d’un effet bénéfique (principe de base de l’éducation positive) et à supprimer une attitude ayant entraîné une conséquence négative. Toute l’éducation du chien reposera sur ce principe général. Il existe différents types d’apprentissages (de conditionnement).
Le conditionnement classique
Il répond au schéma suivant : un signal particulier entraîne une réaction précise. Si, par exemple, le chien a l’habitude de manger après que ses maîtres ont fait la vaisselle, il ne lui faudra pas longtemps avant de saliver dès qu’il entendra le bruit de la vaisselle dans l’évier. On l’utilise dans l’éducation des chiens sous forme de renforcement, donner une friandise pour l’apprentissage de l’ordre « assis » ou détendre la laisse lors de la marche en laisse au pied par exemple.
Le rejet conditionné
Il s’agit de punir par un geste, une attitude menaçante… un comportement non acceptable. Pour l’illustrer, prenons le cas du chien qui saute sur le fauteuil. Si son maître réagit par un « non » ferme, un geste de renvoi dans son panier et une attitude menaçante chaque fois que le chien adopte ce comportement, il comprendra rapidement que cette action entraine une conséquence désagréable et il ne la répétera plus.
L’apprentissage involontaire
C’est le plus pernicieux, car nous n’en sommes souvent pas conscients. Le chien n’a pas la capacité intellectuelle de comprendre la relation de cause à effet comme nous, il associe plutôt les événements concomitants même s’ils ne sont pas reliés logiquement l’un à l’autre. Pour comprendre ce principe, voici quelques illustrations :
- le chien reçoit une décharge en touchant, sans y faire attention, un fil électrique au moment où un avion passe. Il va associer le bruit de l’avion à la douleur et se cacher dès qu’il entendra un avion.
- vous avez l’habitude de lâcher votre chien quelques minutes en liberté dans le parc. Quand vous le rappelez, vous lui remettez sa laisse pour rentrer. Le chien va alors associer le rappel à la privation de liberté et aura tendance à ne plus répondre à votre appel par la suite.
- vous accueillez un nouveau chiot et toute la maisonnée est en pâmoison devant la petite boule de poils. S’il pleure, la famille a pitié de ce pauvre toutou qui doit se sentir perdu dans sa nouvelle maison ! À tour de rôle, chacun le prend à bras, le câline, tente de le rassurer de mille et unes manières. En agissant ainsi plusieurs jours de suite, le chiot aura tendance à pleurer pour obtenir ce surcroit d’attention. Cela nous est arrivé avec Nala, autant la voir pleurer au début suscitait notre compassion, autant l’entendre à longueur de journée, par la suite, nous agaçait. Heureusement, nous nous en sommes rapidement rendus compte et, après quelques jours de totale indifférence face à ses pleurs, elle a cessé.
Les mots-clés de l’éducation
L’éducation canine, bien plus qu’une simple série de commandes et de réponses, s’avère être un dialogue continu entre le chien et son maître, façonné par la compréhension mutuelle, la patience et une communication claire.
Temps et patience
Éduquer un chien prend du temps et nécessite donc de la patience. Cela ne peut pas se réaliser en un week-end, comme le prétendent certains e-books, ni même en une semaine, mais au jour le jour. Les propriétaires qui ont un chien bien éduqué n’ont pas eu la chance de tomber sur un « bon chien », ils ont surtout pris le temps de s’occuper correctement de leur animal !
L’éducation du chien doit répondre à un triple but :
- permettre au chien de savoir quelle est sa place dans le groupe familial
- permettre au chien de connaître les règles de vie dans le groupe familial, ce qu’il peut faire et ne pas faire
- vous permettre de pouvoir l’emmener partout avec vous
Concrètement, l’éducation du chien se traduira par l’apprentissage de son nom, de la propreté, de l’interdiction de mordre (les vêtements, les doigts et autres parties du corps), de mendier ou de voler la nourriture et de sauter sur les personnes.
Par rapport aux membres du groupe familial, il doit pouvoir être manipulé par tous (dans le respect de son corps bien évidemment), il ne doit défendre ni sa nourriture ni ses jouets ni son lieu de repos, il doit lâcher ce qu’il tient dans la gueule sur ordre, pouvoir rester calmement assis ou couché et marcher en laisse au pied.
Constance
L’éducation du chien demande aussi de la constance, c’est-à-dire que chaque membre de la famille doit imposer, de la même manière, les mêmes règles et ces règles doivent toujours être identiques. Il ne faut pas tolérer un comportement certains jours et le refuser à d’autres moments.
Pour y parvenir, il faut prévoir un certain nombre d’ordres sous forme de mots et/ou de gestes et/ou de signaux sonores que tout le monde appliquera, un genre de lexique familial en quelque sorte. Attention aux sonorités, le chien aura des difficultés à différencier « assis » et « ici » par exemple, il vaut mieux employer « assis » et « au pied ». De même, ne le grondez pas en lui disant : « ce n’est pas couché, mais assis que je t’ai demandé » car, pour lui, vous associez deux ordres différents simultanément, il est alors complètement perdu ! En réalité, le mot importe peu parce que le chien ne le comprend pas bien sûr, si ça vous amuse d’associer le fait de s’asseoir au mot « debout », c’est votre affaire, chacun son sens de l’humour. 😉
Cependant, même si plusieurs personnes interagissent avec le chien (qui doit obéir à chacune, quel que soit l’âge), il est préférable qu’une seule d’entre elles soit chargée de l’apprentissage et de l’éducation.
Fermeté
La personne responsable de l’éducation du chien doit être ferme tout en étant souple, avoir « une main de fer dans un gant de velours ». Il est inutile de crier un ordre (l’audition du chien est bien plus développée que la nôtre !), un ton de voix ferme est suffisant.
La punition ne doit être utilisée que pour sanctionner une attitude indésirable et suivre immédiatement le comportement pour avoir un sens pour le chien. Pour un chiot, elle s’effectue en deux temps :
- attirer l’attention du chiot occupé à faire une bêtise. Un bruit inhabituel peut avoir cet effet comme secouer une cannette remplie de cailloux par exemple (voir ci-dessous).
- exprimer d’un ton ferme et menaçant le mot « non ». En général, cela suffira pour l’arrêter. Si cela n’a pas d’effet, on peut augmenter l’intensité de la réprimande, uniquement pour un chiot, en le saisissant par la nuque et en le secouant, voire en le soulevant et en l’allongeant sur le dos au sol, ne le lâchant que lorsqu’il se calme.
Pour punir un chien adulte, l’ignorance reste la voie la plus efficace. Quand vous le surprenez à commettre un acte interdit, dites « non » d’un ton ferme et menaçant et isolez-le quelques minutes (15 maximum) sans lui parler. Une fois le temps écoulé, ouvrez la porte en silence et vaquez à vos occupations habituelles. Si le chien vient vers vous, comportez-vous avec lui comme vous le faites d’habitude. Vous pouvez aussi lui donner une pichenette sur le museau pour une faute minime commise en votre présence, s’il fouille la poubelle ou lèche la vaisselle sale du lave-vaisselle par exemple. Si l’acte commis par le chien est très grave, comme une morsure, vous pouvez le secouer par la peau du cou comme pour un chiot, mais cela doit rester exceptionnel et cesser dès qu’il manifeste une attitude de soumission (position couchée sur le dos). L’enfermer dans la cave ou le priver de repas est incompréhensible pour le chien. De même, le punir quand il revient d’une fugue créera un malentendu entre vous, car le chien associera la réprimande à l’acte qu’il vient juste de commettre, c’est-à-dire venir vers vous, l’inverse de ce que vous vouliez qu’il comprenne !
Premier jour de l’arrivée du chiot/chien
Dès son arrivée dans son nouveau milieu de vie, votre chiot/chien se mettra très vite à explorer son environnement, vous devrez donc aussi rapidement commencer à dire non ! En effet, même si un chiot de huit semaines qui mordille votre tapis ne l’abîme pas et est mignon tout plein, il le sera nettement moins six mois plus tard quand il l’aura déchiqueté à pleines dents. Vous devrez donc l’empêcher de faire tout ce que vous n’autoriseriez pas à un chien adulte (grimper sur vos genoux, mordiller vos doigts, aller à l’étage…). De même, faites-lui bien comprendre dès le départ qu’il n’a droit à aucune prérogative au sein de la famille en l’empêchant déjà de défendre son bol de nourriture par exemple.
Il ne faut pas penser qu’éduquer un chiot ou un chien consiste à l’opprimer, c’est plutôt lui apprendre à s’intégrer dans sa nouvelle famille en y respectant les règles en vigueur. Ce n’est que de cette manière qu’il pourra s’y épanouir.
En jouant avec votre animal, vous créerez une relation privilégiée avec lui et vous lui permettrez de se situer. N’oubliez pas que ce n’est pas à lui de décider quand jouer, mais à vous. Donc s’il vient vers vous avec un jouet dans la gueule, donnez-lui d’abord un ordre simple et jouer ensuite, ce qui sera interprété comme une récompense. S’il s’agit d’un chiot, il peut parfois, au cours du jeu, se montrer trop brutal, dans ce cas, stoppez le jeu et ignorez-le, il apprendra ainsi à ne pas mordre.
Si vous avez adopté un jeune chien, vous pouvez profiter du fait qu’il soit encore en phase d’imprégnation (jusqu’à 20 semaines environ) pour le confronter à un maximum de situations (circulation, escaliers, couloir étroit, sous-bois…) et de bruits (tondeuse, aspirateur…). Idéalement, laissez-le marcher en liberté pour renforcer le lien qui vous unit. N’oubliez pas que votre chiot est encore un bébé qui se fatigue bien vite, 10 à 15 minutes par sortie est un laps de temps largement suffisant lors des premiers jours.