Éviter l’anthropomorphisme
L’anthropomorphisme est le fait d’attribuer des qualités humaines à d’autres espèces. C’est souvent ce qu’on a tendance à faire en disant du chien qu’il parait triste, qu’il se sent coupable d’avoir fait une bêtise, … Nous humanisons alors le chien, ce qui risque d’entraîner des malentendus dans notre communication avec notre animal. Nous devons plutôt essayer de nous décentrer et tenter de le comprendre en tant que chien pour mieux le dresser.
Comment fonctionne un chien ? Souvent, on se réfère au comportement du loup pour comprendre et expliquer celui des chiens. En effet, le loup est son ancêtre direct et, encore aujourd’hui, les deux espèces peuvent s’accoupler et procréer. Comme expliqué ici, la domestication du chien remonte à plusieurs milliers d’années, nous ne nous attarderons donc pas à décrire le comportement des loups et à faire un parallèle avec celui du chien, cela reviendrait, dans un article de psychologie humaine, à établir une comparaison entre l’homme moderne et le chasseur cueilleur !
Le chien est un animal qui a des modes de communication propres à son espèce et qui sont bien différents de ceux de l’être humain. C’est un être sociable qui vit en groupe au sein duquel existe une hiérarchie. Même si une famille humaine n’est pas une meute de chiens, il peut quand même y trouver sa place et s’y épanouir. S’il ne reconnait pas l’autorité de son maître, il prendra alors la place de chef, surtout s’il est doté d’une forte personnalité.
Très axé sur l’observation de par son mode de communication, le chien projette cette aptitude sur les humains de son groupe et il devient rapidement capable de déterminer leur humeur à leur attitude, le ton de leur voix et l’odeur qu’ils dégagent.
Il existe plusieurs petits tests qui permettent de connaître les différentes aptitudes de votre chien. En connaissant ses prédispositions et ses lacunes, vous pourrez établir une sorte de profil de votre animal, ce qui vous sera bien utile pour réaliser un programme éducatif en fonction de ce que vous voulez lui apprendre.
Les tests d’aptitude
Tous les chiens peuvent apprendre mais certains sont plus aptes que d’autres, voici quelques petits tests simples qui vous permettront de situer votre chien. Attention cela ne signifie pas qu’il ne pourra jamais apprendre mais plutôt de savoir s’il a déjà des prédispositions ou pas. Vous saurez ainsi quels sont les points les plus importants à travailler et ceux qui nécessiteront moins de temps dans le dressage de votre animal.
Test d’intelligence
Comme expliqué ici, le terme « intelligence » n’est pas approprié même s’il est pourtant souvent utilisé par facilité.
Voici un petit test simple qui vous permettra de situer les aptitudes de votre chien : hors de sa présence, mettez une friandise sous une petite boite (en carton ou en tissu de préférence pour que l’odeur passe bien au travers) et amenez votre chien. Deux cas de figure peuvent alors se présenter :
- le chien donne un coup de patte ou de museau pour soulever la boite et accéder à la nourriture : il comprend relativement vite ce qu’il doit faire quand il est motivé, il a donc de bonnes aptitudes de base.
- le chien s’énerve, tourne autour de la boite, aboie, … sans agir : il est moins apte à l’apprentissage, ce qui ne veut pas dire qu’il est stupide mais qu’il lui faudra plus de temps pour comprendre ce que vous attendez de lui.
Test de vigilance
Test intéressant pour le futur chien de garde, il peut être réalisé à partir de 4 mois. Il nécessite l’aide d’une personne encore inconnue du chien.
Après avoir joué avec votre chien, tenez-le en laisse longue et, pendant une dizaine de minutes, soit vous vous asseyez et lisez en tournant le dos à l’entrée de la pièce ou du jardin ; soit vous vous allongez et vous faites semblant de vous assoupir. Passé ce laps de temps, la personne inconnue doit s’approcher de vous silencieusement.
La réaction du chien vous donnera des indications sur sa vigilance :
- il s’aperçoit rapidement de la présence de l’inconnu : peu importe sa réaction (aboiement, frétillement, grondement, …), c’est un chien qui est destiné à devenir un bon gardien.
- il met un certain temps à réaliser la présence de l’étranger : il présente moins d’aptitude à la garde.
- il est indifférent : réaction très rare et qui doit vous faire suspecter un problème soit physique (cécité, surdité, …), soit mental (inhibition, dysfonction cognitive, …), il convient d’en parler à votre vétérinaire.
Test d’aptitude au courage et au mordant
Petit test à réaliser avec un chiot entre 4 et 7 mois, il nécessite la participation d’une personne encore inconnue du chien.
Vous vous promenez avec votre chien en laisse dans un endroit neutre. La personne inconnue s’approche de vous sans prêter attention au chien. Vous vous arrêtez, vous discutez et la personne vous serre la main. Ensuite, elle fait tomber un objet au sol, le ramasse et s’en va.
La réaction du chien vous donnera des indications sur son tempérament :
- il est hostile mais se cache derrière vos jambes en grondant : chien peureux mordeur
- il met la queue entre les jambes : chien peureux non mordeur
- il est joyeux ou indifférent : chien courageux non mordeur
Test d’aptitude à la défense
Ce dernier test s’effectue avec un chien âgé de 6 à 8 mois.
Entrer avec votre chien en laisse dans un jardin ou un espace extérieur clôturé et inconnu du chien. Lâchez-le et observez sa réaction :
- il reste près de vous ou revient rapidement vers vous : il manque de curiosité et de courage, il paraît peu apte à la défense car il est trop soumis.
- il part en courant et s’éloigne ou fait des cercles sans se soucier de vous : c’est un chien curieux qui est peu sociable ou qui manque d’attachement envers vous, il est peu apte à la défense.
- il part puis revient vers vous, repart, revient, … ou bien il fait des cercles de plus en plus grands autour de vous : il s’agit d’un chien curieux mais qui reste centré sur son maître, il a de bonnes aptitudes à la défense.