Aux alentours des 5 mois de Nala, ses aboiements à l’extérieur sont devenus une vraie nuisance pour nous. Jusque là, nous la sortions quand elle pleurait et la laissions dehors tout le temps qu’elle voulait, le jardin étant clôturé. Mais, en grandissant, elle ne s’est pas habituée aux bruits des passants (nous habitons à côté d’un bois), au contraire, nous avons eu l’impression qu’elle devenait hyper-réactive aux stimuli extérieurs. Dès que quelqu’un passait, elle courait comme une dératée le long de la clôture en aboyant comme une folle. Dans ces moments-là, nous avions l’impression qu’elle perdait le contrôle d’elle-même, elle ne voyait ni n’entendait plus rien, seule comptait cette course folle.

Nous avons alors cherché la solution qui règlerait le problème :

  • le collier anti-aboiement qui diffuse un jet de citronnelle quand le chien aboie. Résultat probant à la première utilisation, le jet la surprend et elle se tait. La seconde fois, elle aboie sur un passant, le jet se déclenche et … elle aboie contre le jet ! Comme le réservoir n’est pas grand, elle le vide après 5 minutes et continue à s’égosiller comme avant. Le point positif, c’est qu’elle a senti bon la citronnelle pendant au moins une semaine 😉
  • la muselière : elle ne l’empêche pas vraiment d’aboyer mais diminue quand même le volume des aboiements. En parallèle, on sort régulièrement avec elle et on lui parle calmement quand elle aboie, cela fonctionne bien mais, dès qu’on est parti, elle aboie de plus belle ! Et, après plusieurs jours, elle comprend à quel arbre elle doit se frotter pour casser la lanière ! C’est qu’elle est maligne en plus cette petite teigne 😉
  • lui apprendre à aboyer et à se taire sur commande : au départ, on essaie d’aboyer nous-mêmes, le regard qu’elle nous lance nous montre bien qu’elle ne comprend pas du tout ce qu’on lui veut. Nous cherchons donc des chiens qui aboient sur internet et, là elle comprend. Elle aboie en les entendant, nous y associons le mot « aboie ». Évidemment, elle a vite appris cet ordre. Nous sommes donc passés à la suite, l’ordre « silence » (récompensé par une friandise). Un peu plus laborieux que l’apprentissage de l’aboiement sur commande mais, en 2-3 jours, elle l’avait assimilé. Tout heureux nous le tentons à l’extérieur, elle se tait. On croit la partie enfin gagnée mais c’était sans compter sur son tempérament hyper-excité, au premier passant, elle a tout oublié et recommence à courir en aboyant. Zut, encore raté !
  • le collier diffuseur de phéromones, Adaptil : c’est le vétérinaire qui nous conseille cet accessoire pour l’aider à se canaliser quand elle est stimulée à l’extérieur. Son prix, 31,40 €, et sa durée d’utilisation, 1 mois, nous refroidissent un peu mais nous sommes presque désespérés et l’achetons. Elle parait en effet plus calme avec ce collier mais pas au point de ne plus aboyer à l’extérieur !
  • le gilet apaisant, Thundershirt : c’est une sorte de manteau qui enserre le chien et qui est supposé le calmer et l’apaiser. Aucun effet sur Nala mais, en même temps, ce n’est pas l’angoisse qui déclenche ses aboiements, c’est une stimulation extérieure réelle.
  • la muselière anti-aboiement Husher : ce n’est pas une vraie muselière, le chien est capable d’ouvrir la gueule et d’aboyer mais il doit faire un effort musculaire pour y parvenir. Le principe se base sur le fait que le chien, fatigué de devoir fournir cet effort, se lasse et aboie moins. Ah bon ? En tout cas, l’effort est loin d’être assez intense pour calmer un Dobermann en furie !

Petit aparté sur les muselières. De manière générale, elles sont surtout utiles pour assurer la sécurité pendant que vous travaillez à améliorer les compétences sociales d’un chien ou que vous essayez de gérer ses tendances agressives. Une muselière protège aussi le chien qui la porte, car les retombées d’une morsure peuvent inclure la mise en quarantaine, les poursuites judiciaires et l’euthanasie. Tout chien peut apprendre à porter une muselière et peut potentiellement en bénéficier. Il existe deux grands types de muselières :

  • En panier (ou de type Baskerville) : elles ressemblent à un panier qui serait accroché sur le museau du chien. Elles existent en cuir, en plastique et en métal. Elles sont impressionnantes à voir, mais sont pourtant assez confortables pour le chien qui peut ouvrir la gueule sans soucis pour haleter, boire et manger.
  • Souples : elles sont fabriquées à partir de matériaux souples comme le nylon, parfois le cuir. Elles maintiennent la bouche du chien fermée et sont donc moins agréables à porter qu’une muselière en panier puisqu’elles l’empêchent de haleter, alors que c’est l’un des seuls moyens dont il dispose pour évacuer sa chaleur corporelle. De ce fait, il ne faut utiliser ce type de muselières que pendant de très courtes périodes et jamais par temps chaud.
  • De type police pour les chiens de sécurité : en cuir souple, elles permettent au chien de bien respirer tout en l’empêchant de mordre. Elles sont confortables, car elles sont conçues pour pouvoir être portées longtemps. 

Pour que votre chien soit à l’aise, il faut bien sûr trouver une muselière adaptée à sa taille. Mais, comme vous l’avez vu dans le descriptif de nos péripéties avec Nala, la muselière en elle-même n’est qu’un outil dans un processus d’éducation, elle n’est jamais la solution à un problème comportemental du chien, quel qu’il soit.

Mais revenons à nos aventures canines, après avoir testé tous ces accessoires, aux alentours des 11 mois de Nala, nous avons enfin compris qu’il n’existait pas une solution, un accessoire ou une astuce qui opérerait une sorte de miracle et parviendrait, sans effort de notre part, à la calmer face aux stimulations extérieures ! Nous avons donc mis en place un travail d’apaisement et d’apprentissage que nous continuons encore aujourd’hui alors que Nala a presque 1 an et demi même s’il a un peu évolué en fonction de ses progrès. Concrètement, cela a consisté :

  • dans un premier temps, nous sommes sortis avec elle en longue laisse, de plusieurs mètres. Dès qu’elle partait en courant vers la clôture, nous la stoppions grâce à la laisse et lui demandions de s’asseoir. Chaque aboiement était sanctionné par un « silence » dit d’un ton ferme et sec, chaque moment silencieux était récompensé par une friandise. Nous avons fait ce travail pendant une dizaine de jours.
  • ensuite, nous l’avons sortie en liberté mais en réalisant le même travail pendant 1/2 heure. Elle avait compris ce qu’on attendait d’elle et parvenait à se canaliser par rapport au fait de perdre le contrôle quand un passant se promenait et de ne plus aboyer en continu, un ou deux aboiements lui suffisaient.
  • enfin, c’est encore ce que nous faisons aujourd’hui, nous sortons avec elle 1/2h en la laissant libre et en intervenant si les aboiements sont importants. Ensuite, nous rentrons tout en la surveillant régulièrement. Elle peut maintenant rester 2 heures dehors sans aboyer exagérément, juste l’un ou l’autre aboiement bref pour signaler sa présence aux passants mais nous sommes conscients que ce n’est pas encore gagné, il suffit qu’un groupe d’enfants se promène pour qu’elle perde, à nouveau, le contrôle et que notre intervention soit nécessaire pour la ramener à l’ordre.

Il nous aura donc fallu 6 mois pour comprendre qu’il n’existait pas de solution simple et facile et qu’un comportement nécessitait du temps et de la patience pour être modifié.