Mis au point en 1975, le test de Campbell comprend 5 épreuves permettant de déterminer les relations de dominance/soumission du chiot à l’homme. C’est donc un des premiers tests à faire passer pour bien choisir son chiot.

Pour certains éducateurs, les deux dernières épreuves ne servent qu’à nuancer les trois premières, pour d’autres, chaque épreuve est importante et l’ordre de passage ne l’est pas. Je vous laisse juge du crédit à y apporter, mais je pense que chacune d’entre elles est intéressante, même s’il ne faut pas non plus s’y fier entièrement. Ce ne sont jamais que des indications générales qui peuvent toujours être corrigées par l’éducation si votre chien n’a que 7 ou 8 semaines.

Pour le réaliser, vous devez amener l’animal dans une zone calme et neutre (sans jouets ni distraction, idéalement un endroit inconnu du chien) sans lui parler ni le caresser et en ignorant les éventuelles déjections qu’il pourrait y faire.

Chaque épreuve sera sanctionnée par une lettre comme présenté dans le tableau ci-dessous :

Niveau Comportement
A réaction violente avec tentative de morsure
B comme A, mais sans tentative de morsure
C comme B, mais la réaction est très brève, s’arrête presque aussitôt après avoir commencé
D réaction passive du chien, il tente de vous lécher
E mélange de réactions incohérentes : fuite, passivité, plainte, cri, tentative de morsure, …

Première épreuve – Dominance par la contrainte

Cette épreuve consiste à amener le chien sur le dos et à l’y maintenir en appuyant sur le sternum une trentaine de secondes.

Première épreuve du test de Campbell : dominance par la contrainte

Deuxième épreuve – Dominance sociale

Amenez le chien en position couchée et étirez sa tête pour présenter sa gorge, caressez-le sur le dos dans cette position.

Deuxième épreuve du test de Campbell : dominance sociale

Troisième épreuve – Domination par le soulèvement

Entrecroisez les doigts, glissez les mains sous le sternum et soulevez le chiot par le poitrail de quelques centimètres au-dessus du sol, tenez-le pendant 30 secondes.

Troisième épreuve du test de Campbell : domination par le soulèvement

Premières conclusions

À l’issue de ces 3 épreuves, vous avez déjà une idée du tempérament de votre chien. S’il obtient :

Résultat Tempérament
Un ou plusieurs A Chien très dominant, rebelle, bagarreur qui peut faire un excellent chien de défense à condition d’être éduqué dans un foyer calme avec gentillesse et patience
Un ou plusieurs B Chien dominant, indépendant, apte au dressage et aux concours
Un ou plusieurs C Chien soumis, obéissant
Trois D Chien hypersoumis, tendre
Deux ou trois E chien inhibé, peureux

En général, seuls les C et les D sont adaptés aux jeunes enfants.

Après avoir obtenu cette orientation générale, passez les deux épreuves suivantes pour affiner vos résultats. Référez-vous également au tableau ci-dessus pour l’interprétation des résultats.

Quatrième épreuve – Attraction sociale

Placez le chien au milieu de la pièce et éloignez-vous de lui dans la direction opposée à la porte. Agenouillez-vous et tapoter dans vos mains sans appeler, observez la manière et la vitesse avec lesquelles il vient, ou pas, vers vous.

Quatrième épreuve du test de Campbell : attraction sociale

Quatrième épreuve du test de Campbell : attraction sociale

Cinquième épreuve – Aptitude à suivre

Mettez-vous à côté du chien et marchez normalement en le regardant. Observez la manière et la vitesse avec lesquelles il vous suit, ou pas.

Cinquième épreuve du test de Campbell : l'aptitude à suivre

Les résultats pour ces 2 épreuves sont :

Niveau Comportement
A il vient ou suit immédiatement, la queue en l’air, il vous saute dessus ou vient entre vos jambes, vous mordille les mains ou les pieds
B comme A sans tentative de mordillement
C il vient ou suit immédiatement, la queue basse
D il vient ou suit de manière hésitante, la queue basse
E il ne vient pas ou il s’en va

En conclusion, si votre chiot est dominant (A ou B), son éducation devra se faire avec fermeté et autorité, mais en douceur et sans violence. Il est évident qu’un chiot soumis (C ou D) sera plus facile à éduquer, mais sera aussi plus sensible au stress. Le chiot de type E devra être élevé avec beaucoup de douceur et de patience pour lui redonner confiance et éviter de le rendre trop peureux. En effet, il ne faut pas oublier qu’un chien qui a peur mord plus facilement qu’un autre.

Cependant, il est important de noter que le test de Campbell n’est qu’un indicateur et ne garantit pas le comportement futur du chien. L’environnement, la formation, la socialisation et d’autres facteurs jouent un rôle crucial dans son développement comportemental. De plus, certains critiques estiment que le test peut ne pas être fiable pour tous les chiots ou toutes les races.

Les critiques du test de Campbell

Le test de Campbell, bien qu’utile dans de nombreux cas, a suscité des critiques au fil des ans. Voici certaines des préoccupations critiques courantes à son sujet :

  1. Fiabilité du test : Certains prétendent que le comportement d’un chiot peut varier d’un jour à l’autre, en fonction de son humeur, de sa fatigue, de son état de santé, etc. Ainsi, les résultats du test ne reflètent pas le véritable caractère du chiot.
  2. Âge du chiot : Le test de Campbell est généralement effectué lorsque les chiots ont environ sept semaines. Toutefois, le caractère et le comportement d’un chien évoluent avec l’âge, la socialisation, l’éducation et l’environnement. Un chiot évalué à cet âge pourrait donc présenter un comportement différent à l’âge adulte.
  3. Interprétation subjective : Le test nécessite une certaine interprétation de la part du testeur, qui risque d’être influencée par ses propres attentes ou préjugés. Cela signifie que deux testeurs différents pourraient obtenir des résultats légèrement différents pour le même chiot.
  4. Applicabilité universelle : Toutes les races de chiens ne réagissent pas de la même manière. Un comportement qui est considéré comme normal ou attendu pour une race peut être interprété différemment pour une autre. Par exemple, des races comme le Rottweiler ou le Dobermann ont été élevées pour la protection. Un aboiement ou une méfiance envers les étrangers est un comportement attendu de leur part. Mais, pour une race de chien de compagnie, un tel comportement pourrait être considéré comme agressif ou non souhaitable.
  5. Situations artificielles : Les scénarios du test de Campbell sont, par nature, artificiels et ne reflètent pas nécessairement les situations de la vie quotidienne. Certains chiots pourraient réagir autrement dans un contexte plus naturel ou familier.
  6. Influence de la génétique et de l’environnement : Bien que le test puisse donner une idée du tempérament d’un chiot, il ne prend pas en compte l’impact de la génétique ou de l’environnement futur sur le développement comportemental du chien.

Il est essentiel de comprendre que, bien que le test de Campbell puisse fournir des informations utiles sur le comportement d’un chiot, il ne devrait pas être utilisé comme seul critère de sélection. Une évaluation complète du chiot, y compris son environnement, sa santé, sa lignée et d’autres facteurs, est cruciale pour obtenir une image complète.

Conseils d’éducation en fonction du caractère du chiot

Chaque chiot est unique, mais voici quelques conseils généraux d’éducation en fonction des tempéraments observés :

Chiots dominants

  • Nécessité d’un leadership clair. Assurez-vous que vous (et tous les membres de la famille) êtes considérés comme des leaders. Utilisez des méthodes d’éducation positives et évitez les confrontations physiques.
  • Routines et limites. Les règles doivent être cohérentes et systématiques, il ne faut pas céder un jour et interdire un autre jour.
  • Socialisation. Exposez le chiot à une variété de situations, personnes, animaux et environnements. Une bonne socialisation prévient les comportements indésirables liés à la dominance.
  • Éducation. L’entraînement à l’obéissance est essentiel pour ces chiots. Ils ont besoin de savoir ce qui est attendu d’eux.

Chiots soumis

  • Importance du renforcement positif. Utilisez toujours des méthodes d’éducation positives avec ces chiots. Évitez les punitions, car elles vont renforcer leur comportement soumis ou les rendre encore plus peureux.
  • Développez leur confiance. Encouragez les comportements indépendants et récompensez le chiot lorsqu’il montre de la confiance.
  • Évitez de les surprotéger. Bien qu’il soit tentant de cajoler un chiot soumis, il est important de les inciter à faire face à de nouvelles situations de manière positive.
  • Socialisation. Tout comme avec les chiots dominants, une socialisation appropriée est essentielle. La différence est qu’elle doit se faire de manière positive pour augmenter leur confiance en eux.

Chiots peureux

  • L’importance de la progression. Exposez le chiot à de nouvelles situations de manière graduelle et positive. Évitez de le submerger.
  • Évitez les réactions négatives. Si le chiot montre de la peur, ne le réconfortez pas de manière excessive, car cela pourrait renforcer le comportement. Au lieu de cela, essayez de détourner son attention ou de l’inciter doucement à affronter sa peur.
  • Stabilité de l’environnement. Un environnement prévisible et sécurisé aidera les chiots peureux à se sentir plus en confiance.
  • Socialisation. Encore une fois, la socialisation est essentielle. Assurez-vous que les expériences sont positives et récompensez le chiot pour son courage.

Dans tous les cas, il est important de se rappeler que la patience, la cohérence et la compréhension sont essentielles lors de l’éducation de chiots. Chaque chiot est un individu, et ce qui fonctionne pour l’un peut ne pas fonctionner pour un autre. Si vous rencontrez des défis particuliers avec un chiot, il est toujours bénéfique de consulter un professionnel du comportement canin ou un dresseur de chiens expérimenté.

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